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de créer un cycle photographique, même si je lui ai donné une autre ori-
entation spirituelle. Ce n´est pas la Création du Monde de l´ancien
Testament qui m´a fourni le concept de mon « voyage imaginaire aux
origines du temps », mais l´histoire de l´évolution de la terre et de
l´humanité. De plus, j´ai découpé l´ère géologique en périodes qui, pour
nous aujourd´hui, se terminent toutes sur un progrès remarquable dans
l´histoire de l´évolution. Je fais commencer cette remontée dans le temps
par les photos de la série l´homme d´aujourd´hui et elle conduit chrono-
logiquement le regardant en arrière vers l´origine des temps en passant
par deux étapes contemplatives. Cette série présente de façon symboli-
que l´état primitif de la planète Terre, visualisé par les éléments primai-
res que sont le ciel, la terre et l´eau.
Le progrès : une concrétisation du temps
J´essaie dans ce cycle de transmettre des vues personnelles sur le monde
par le biais de l´image photographique. Elles veulent provoquer chez le
regardant des vues qu´ils puissent partager sur l´ingéniosité du déroule-
ment de l´histoire de la terre et de l´humanité. C´est sur cette base
qu´elles veulent être une contribution non négligeable de la photogra-
phie au thème de la «métaphysique du progrès». La dimension créatrice
dans mon travail n´est donc pas uniquement de composer des images à
l´esthétique intéressante voire instructives mais simultanément la trans-
mission d´une vue sur le monde fondée sur l´histoire et orientée vers un
optimisme basé sur la conception d´un monde se développant judicieu-
sement et marqué par le progrès. Dans ce contexte, je pense aux paroles
de Eduardo Chillida, le sculpteur espagnol (1924-2002).
Je suis un homme religieux, les questions sur la foi et mes problèmes en
tant qu´artiste sont très voisins. Bien sûr, la conception que j´ai de
l´espace a une dimension spirituelle, de même que cette dernière a égale-
ment une dimension philosophique.
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Ce que dit Chillida sur lui-même et l´espace, j´aimerais l´appliquer au
temps. Ce n´est pas la limitation de l´espace qui provoque la tragédie de
notre existence humaine mais l´antagonisme fatal de notre séjour limité
dans le «système Terre», cependant que la capacité de notre imagination
à se le représenter est sans bornes. Il en résulte que chaque pensée
importante doit être ancrée dans son époque. Le progrès est un change-
ment dans le cadre d´une concrétisation du temps s´accompagnant
d´une diminution d´entropie sociale. Chacun de nous est impliqué dans
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Le calme de la mer I,
FH 001
10 -
Horizon 12,
FH 086
